Dernier concert du festival

Les quatuors de Beethoven par le Belcea Quartet sont un sommet d’achèvement. Partenaire privilégié de grands musiciens, l’ensemble clôture cette édition consacrée à “Vienne” avec l’une des pages les plus saisissantes du maître.

Mozart, Quatuor à cordes n°20 K. 499 en ré majeur « Hoffmeister » Contrairement aux habitudes qui voulaient que les compositeurs publient leurs quatuors par recueils, Mozart publie son Quatuor « Hoffmeister » de manière isolée. Il prend le nom de son ami éditeur, Franz Anton Hoffmeister, qui par ailleurs est également compositeur. L’œuvre est composée à Vienne durant l’été 1786 juste après la création des Noces de Figaro, dans une période prospère en compositions de musique de chambre, avec notamment le 2ème Quatuor avec piano et le Trio « des Quilles ». Il est souvent qualifié d’  « expérimentale » et compte quatre mouvements (Allegretto – Menuetto, Allegretto – Adagio – Allegro).

L.V. Beethoven, Quatuor à cordes n°7 en fa majeur op. 59 n°1

C’est dans la seconde moitié de l’année 1806, alors que la surdité du compositeur s’intensifie, que ce dernier s’attelle à l’écriture de trois quatuors à cordes op. 59 dédiés au conte Razumovski, ambassadeur de Russie à Vienne. Avec la Symphonie « Héroïque » et la Sonate « Appassionata » composée quelques temps auparavant, ce corpus s’inscrit dans la ‘‘deuxième phase’’ de composition de Beethoven, résolument novatrice et tournée vers ‘‘les terres inexplorées du romantisme musical’’, ainsi que l’exprime Bernard Fournier. Beethoven rétorquait lui-même à ses détracteurs : « Ce n’est pas pour vous, c’est pour les temps à venir ». En effet, Il repousse les limites du langage musical de son temps, notamment en matière d’expressivité, de registre ou encore de durée. Le quatuor en fa majeur op 59 n°1, empreint d’un lyrisme flamboyant, est à ce titre l’un des plus longs parmi les seize que Beethoven composa.  Cette œuvre est structurée en quatre mouvements: Allegro en fa majeur, Allegretto vivace e sempre scherzando en si bémol majeur, Adagio molto e mesto en fa mineur et un allegro final en fa majeur, dont le thème populaire russe utilisé a probablement été suggéré au compositeur par le conte Razumovski. Chacun de ces mouvements s’inscrit, à sa façon, dans le cadre de la forme sonate (exposition des thèmes, développement, réexposition).

Gregory et Monica

Musicologues du Carrefour des Etudiants

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